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La fin du jeu c’est pour bientôt. Plus exactement, nous arrivons au bout d’une partie, changement de niveau. En Grèce, cette montée de niveau dans le jeu prétotalitaire du logiciel européiste ne fait guère de toute. Athènes, devient Guernica de ce si piètre siècle d’après et d’emblée, ville jadis bombardée par les avions de la Légion Condor allemande nazie en 1937. En 2015, la bancocratie et la dite “monnaie européenne”, sont les armes de destruction massive aux mains des élites ordolibérales, celles de l’Allemagne d’abord pour ce qui nous concerne.

 

Athènes, 2010-2015

 

Le traitement infligé à la Grèce tient de l’avant-goût de ce qui se produira en Italie, en Espagne, ou en France. Nous avons ici, certainement cinq ans d’avance sur l’avenir de l’Europe, le vrai... Futuroscope est plutôt visitable... à Athènes.

Cependant maintenant on sait. La guerre sera longue et elle sera sans pitié. Des nations se révolteront et des populations périront. Nos lignes (Maginot) politiques, héritées de l’époque démocratique, toutes ces histoires bien drôles à dormir debout... avant de mourir, entre “gauche” et même “droite”, et qui ne remettent pas en cause le totalitarisme européiste sont en ce moment-même obsolètes.

J’ai rencontré Anna récemment, par le biais d’un ami, une connaissance lointaine, je n’avais pas échangé avec elle depuis plus d’un an. Elle habite dans les quartiers aisés au Nord de l’agglomération d’Athènes, elle est cadre dans une entreprise grecque ; Anna, est surtout cadre déjà historique au parti de la Nouvelle Démocratie. Changement de discours, changement de mentalité:

“Maintenant j’ai compris. L’Europe, l’Allemagne, préparent notre exécution ; elles organisent l’asservissement de la Grèce. Dans les entreprises, les cadres, voire les patrons comprennent désormais que ce mémorandum punitif, vise à les affaiblir davantage, à briser définitivement ce qui reste du tissu économique de notre pays. Les masques tombent. Le personnel politique ; tout le personnel politique est très... léger, insuffisant et menteur devant la gravité de la situation. Les nôtres, Samaras et consort le sont autant. Ils devraient dire la vérité aux Grecs, et surtout, élaborer et préparer un Plan-B, une véritable voie alternative au cas où, pour ainsi sortir de la zone euro, voire, de l’UE. Tsípras a déjà avoué son impréparation, et à la Nouvelle démocratie ils font encore... les cons. Je ne supporte plus de perdre ma patrie, et cela, n’est pas un truc de droite ni de gauche.” Mentalités mutantes ! 

 

Étendard du totalitarisme européiste brûlé. Athènes, 2010-2015

 

L'UE, presse grecque 2010-2015

 

La secousse est énorme, elle signifie déjà les prochains séismes. Chez SYRIZA, c’est l’instance de divorce entre l’aile gauche et l’aile droite. Cette dernière, au gouvernement, serait en train de perdre le contrôle du parti. Alexis Tsípras... et ses colonels de l’aile droite du parti, insistent sur “la responsabilité partagée de SYRIZA en entier, puisque le chantage auquel nous avons succombé a bel et bien existé. Le choix des députés qui ont voté ‘NON’ au Parlement entre ouvertement en conflit avec l’esprit de solidarité interne au sein du parti et en plus, à un moment si grave ; leur attitude provoque une plaie ouverte entre nous. Lorsque ces camarades (Plateforme de Gauche) prétendent enfin soutenir le gouvernement malgré tout, ce soutien au premier historiquement gouvernement de gauche est alors en réalité caduc ; je suis désormais contraint de poursuivre jusqu’à l’aboutissement de l’accord avec un gouvernement minoritaire au Parlement”.

La scission est inévitable, à moins... d’avoir un gouvernement sans parti derrière lui, “ce serait inouï. Nous ne devons pas rendre aux autres l’instrument (gouvernement) que nous avons conquis après tant de luttes. Il faut au contraire, faire certes notre autocritique, mais poursuivre le chemin après notre défaite tactique et stratégique (l’accord), nous n’avions pas vu le mur venir. Cependant, nous aurons d’autres occasions pour combattre et renverser la situation”, estime Costas Arvanítis au micro de 105,5 (Radio SYRIZA). Tel est d’ailleurs l’argument de SYRIZA gouvernemental.

Pour Antonis Davanelos, membre du Bureau politique et du Comité central SYRIZA (plateforme de Gauche), invité au studio de Costas Arvanítis (17 juillet) ; “nous ne devons pas permettre cette mutation, c’est à dire la transformation de SYRIZA en un parti du mémorandum et de l'austérité, contre son âme”, attention donc danger ! 

 

Athènes, 2010-2015

 

Grèce du mémorandum, 2010-2015

 

La tension monte, la police en plus dans son rôle de l’avant janvier 2015. Lors de la manifestation du mercredi devant le Parlement ; il y a eu ces heurts... parfois calculés et provoqués par certains, avec les unités spéciales de la Police (MAT), qui n’en demandaient pas moins pour riposter. Riposter aussi et surtout sur les manifestants, lesquels n’ont pas en réalité aboutir jusqu’à la Place de la Constitution.

Des membres de la jeunesse SYRIZA (l’organisation s’est officiellement prononcée contre l’adoption du texte mémorandum dès cette semaine), ont dénoncé via la radio 105,5, la violence policière dont ils ont été les victimes. Petit rappel, le ministre responsable des forces... et de l’ordre est Yannis Panoússis, ancien du PASOK et du parti de la pseudo gauche DIMAR, lequel a électoralement disparu, suite à sa participation avec le PASOK, au gouvernement du mémorandum et d’Antonis Samaras.

Les coups tombent, la société observe et encaisse médusée, sauf que le bouillonnement monte. Passé, présent... futur. Comme par hasard, un énorme incendie vient de se déclarer... dans la nuit au sud du Péloponnèse, le vent est... naturellement violent et ce n’est pas la première fois qu’en Grèce, les incendies des forêts deviennent fréquentes et dévastatrices durant la période estivale, lorsque par exemple, un gouvernement doit être davantage “aménagé” d’après les intérêts des oligarchies internes comme externes. Deux autres incendies, ravagent en ce moment les montagnes autour d’Athènes, histoire du temps présent immanquablement brûlante. Nous sommes en guerre. 

 

Athènes, le 15 juillet. Manifestant à terre frappé par les policiers place de la Constitution 

 

Policiers et... manifestant. Athènes, le 15 juillet 

 

La Grèce au milieu du gué. Pour l’historien Pétros Pizánias, “la question est simple: dans cette bataille politique contre l'Allemagne, nous avons clairement perdu. Et c’était certainement une erreur du gouvernement: choisir la méthode très douce, presque naïve lors des négociations. Il a évité d'avoir un plan de sauvetage alternatif, pis encore, le gouvernement grec à autant évité de rendre chaque coup encaissé. Et cela jusqu’à se laisser surprendre par le fait que les citoyens l’ont dépassé en résistance et en détermination lors du référendum.”

“Tout au long des négociations, il a prévalu cet impressionnant européanisme naïf de la Gauche. Comme si, ils avaient oublié que l'Europe a été construite à partir de guerres religieuses et bien d'autres guerres, à partir de la colonisation de la moitié de la planète, à partir les deux guerres mondiales, la répression des révolutions anticoloniales. Elle a donné naissance certes, au siècle des Lumières, sauf que notre ennemi numéro un aujourd'hui, l'Allemagne, a engendré le nazisme, lequel avait été rejoint par 80% des Allemands et dont l'esprit n’est pas encore mort dans ce pays.”

“Cependant, nous devons maintenant gérer notre lourde défaite. Et si le gouvernement se met alors à muter en quelque chose d'autre, cela afin de bénéficier des voix de l'opposition, il se serait fatalement offert à Merkel et aux faucons néolibéraux, sans pour autant solliciter notre avis à nous tous, citoyens qui continuons pourtant à le soutenir.” 

 

“Quotidien des Rédacteurs”, juillet 2015


“Et si même, SYRIZA cédant à la panique, se décide à ‘purger’ les membres de la Plateforme de Gauche, ces derniers auront ainsi réalisé leur retraite dans... le monastère de la pureté, dans pareil cas, les uns comme les autres, aurons livré SYRIZA à Schäuble et à ses faucons. Ces erreurs sont strictement interdites chers députés, chers ministres et chers chefs du parti, rien que parce qu'elles seront payées par nous tous, citoyens qui vous soutiennent.”

“Qu’avons-nous à affronter après cette défaite? Un mémorandum, lequel arrive après la pause de six mois, confirmant de nouveau la perte de notre souveraineté politique, un plan financier presque totalement inapplicable politiquement et socialement, un avenir absent, et encore en retour, quant à l’aide au développement et au problème de la dette, rien d’autre que les fausses perles et les miroirs tendus... aux indigènes par le colonisateur.”

“En bref, ce mémorandum III aux exigences extrémistes qui le rendent impraticable, c’est le résultat de la vulgarité du gouvernement allemand et de certains gouvernements des pays Baltes et d'autres, de l'opportunisme du Président Hollande lorsqu’il a fait usage de la question grecque pour prétendre qu'il existe politiquement au-delà de Merkel, et de la lâcheté de tous les autres (dont du gouvernement chypriote).” 

“Quotidien des Rédacteurs”, juillet 2015

 

“Les négociateurs, issus du gouvernement grec, ont fait apparaître au grand jour, les facettes de la crise politique latente au sein de la zone euro. Cette dernière va sûrement s’aggraver, parce que justement, suite à la victoire barbare de l'Allemagne contre nous, ses exigences seront étendues à d'autres pays, et cela avec arrogance.”

“Je pense que nous assistons finalement à présent, au début du déclin de la domination allemande en Europe, processus à la durée historique cependant inconnue. Ce qui est certain, tient de l’aggravation des contradictions politiques bien singulières entre les États membres”.

“C’est à travers ces contradictions que nous trouverons pour autant notre chemin. Et quant au gouvernement grec, après avoir rangé sa défaite dans le temporaire, il doit exploiter si possible cette crise naissante au sein de la zone euro, cependant avec fermeté et constance, et non pas comme en ce moment, à la manière d’un garçon sympathique. Ou, pour faire court, la lutte continue” ; “Quotidien des Rédacteurs” du 16 juillet. 

'NON', pas un seul pas en arrière. Athènes, juillet 2015

 

Mon confrère historien Pétros Pizánias a raison, sauf que l’histoire humaine tient le plus souvent du “triomphe” de l’irrationnel. “J'avais surestimé la puissance du juste droit d'un peuple” a déclaré Alexis Tsípras, interviewé par les journalistes de la télévision publique ERT, mardi 14 juillet.

Mon oncle Chrístos qui n’est plus de ce monde, résistant 1941-1944 le savait déjà. “Rien ne viendra, et rien ne viendra facilement. C'est une affaire de force, de puissance et non pas de droit. La Grèce attendra... elle attendra plus d’une décennie”, nous disait-il en 2012, sans avoir lu une seule ligne de Thucydide. Il n’en avait pas besoin, contrairement à nos Tsipriotes. 

 

Mon oncle Chrístos en 2012

 

Sur son blog, Dimitri Konstantakópoulos, rapporte la discussion qu’il a eue avec Alexis Tsípras en 2012. “Un jour de l'été 2012, je eu l'occasion de discuter de cette idée (la Grèce laboratoire de l’ordre nouveau) avec Alexis Tsípras, échanger avec lui sur le type de forces adverses, auxquelles il devrait faire face, la nature si radicale de leur politique. Je lui disais donc que nous subissons en Grèce et en ce moment, cette transition de néolibéral du capitalisme du désastre. (Plus tard il a adopté cette notion dans un discours, mais le problème est que, souvent, l'adoption d’une notion, ne signifie pas qu’elle avait été assimile pour autant quant à son analyse et quant aux conséquences qu’elle implique).”

“Tsípras, est d’ailleurs davantage un fan de cinéma, plutôt que des analyses de Marx, j’ai eu donc recours à un film qu'il avait vu, le ‘Eyes Wide Shut’ (‘Les yeux grand fermés’ basé sur le roman ‘Traumnovelle’ d’Arthur Schnitzler publié en 1926). Le dernier chef-d'œuvre, le Stanley Kubrick, nous livre alors le portrait effrayant de vrais individus qui dirigent la scène de notre monde. Un monde postmoderne qui prépare la venue finale du totalitarisme. Et cela, n'a rien à voir avec le monde de Roosevelt, Kennedy, de Gaulle, etc.”

“Il me regarda d'un air incrédule. Il ne pouvait pas croire ou comprendre pourquoi il peut y avoir des forces en Europe lesquelles pourraient vouloir détruire son pays et d'utiliser même sa destruction. Au moins, le destin tragique doit lui servir d'avertissement. L'illusion sur la réalité et quant aux risques auxquels nous sommes confrontés peut se révéler fatale!” 

Athènes, 2015

 

Cet été grec sera brûlant. La déstabilisation du pays (et pas seulement de son gouvernement) a commencé. Déjà, les Colonels... Tsipriotes ont pu commettre une énorme faute politique, si ce n’est pas un crime. Ils évoquent souvent le Coup d’État de Bruxelles et de Berlin ; sauf qu’il y a aussi le leur.

Ce dernier, organisé à l'étranger, suivi jusqu’à ses derniers détails depuis l'étranger, cherche à renverser la volonté du peuple grec, telle qu’elle a été exprimée le 5 Juillet dernier. Car les résultats d’un référendum ne peuvent pas être renversés, ni par les décisions du gouvernement, ni par le Parlement, même de manière majoritaire. Pour passer outre, il faut qu’un autre référendum en décide autrement. Donc, ce théâtre d’ombres au Parlement est... très largement anticonstitutionnel, bien en amont de la procédure et des manières. Mais nous sommes en guerre, comme quelque part ailleurs, en juin 1940.

Cet argumentaire est rarissime lors des débats qui animent la Grèce en ce moment. La Gauche l’oublie, la Droite l’ignore. Pourtant, les ancêtres politiques d’Alexis Tsípras lutèrent dans les années soixante, aussi sous le slogan “114”, l’actuel article “120” de notre Constitution:

“Le respect de la Constitution et des lois qui y sont conformes, ainsi que le dévouement à la Patrie et à la République constituent un devoir fondamental de tous les Hellènes. L’usurpation, de quelque manière que ce soit, de la souveraineté populaire et des pouvoirs qui en découlent est poursuivie dès le rétablissement du pouvoir légitime, à partir duquel commence à courir la prescription de ce crime. L’observation de la Constitution est confiée au patriotisme des Hellènes, qui ont le droit et le devoir de résister par tous les moyens à quiconque entreprendrait de l’abolir par la violence”. 

Allégories entre l'Attique et Salamine. 2010-2015


Enfin, le mémorandum III, autant et davantage je dirais que les deux précédents, est le produit de la pression politique et économique, du chantage et de la violence (y compris directement psychologique exercée sur Alexis Tsípras et sur les négociateurs de la Grèce).

Une forme de... négociations internationales et une manière qui est interdite me semble-t-il par la Convention internationale de Vienne de 1969, ce “traité des traités” qui est la base de tout le système du droit international. Est c’est la première fois dans l'histoire de l'UE qu'un État membre est traitée ainsi:

“Article 51. CONTRAINTE EXERCÉE SUR LE REPRÉSENTANT D'UN ETAT. L'expression du consentement d'un État à être lié par un traité qui a été obtenue par la contrainte exercée sur son représentant au moyen d'actes ou de menaces dirigés contre lui est dépourvue de tout effet juridique. Article 52. CONTRAINTE EXERCÉE SUR UN ETAT PAR LA MENACE ou L'EMPLOI DE LA FORCE Est nul tout traité dont la conclusion a été obtenue par la menace ou l'emploi de la force en violation des principes de droit international incorporés dans la Charte des Nations Unies.” 

Costas Arvanítis, radio 105,5 à Athènes.


Je crois rêver ou plutôt cauchemarder. Cet argumentaire est quasi-absent, y compris depuis les micros de la radio 105,5. Mes amis politiquement disons proches, ne les utilisent pas non plus. Étrange surdité et un silence encire plus étrange. Apparemment... ma meilleure amie politique... reste et demeura notre Constitution !

Accessoirement, c’est aussi pour cette même raison que l’argumentaire (sincère certes) d’Alexis Tsípras, “combattre les baronnies et les népotismes du pays malgré le mémorandum III” quant à la poursuite de son action gouvernementale, est moralement et donc politiquement caduc. En plus, c’est le parti de la Gauche radicale qui en est arrivé à ce point. Une tragédie, laquelle nous fera tôt ou tard franchir la bancocratie historique et hystérique et ainsi nous en affranchir.

Nous nous acheminerions vers des législatives anticipées à l’automne. La droite au sein de SYRIZA (Dragasákis, Stathákis...), rêve de poursuivre son aventure du pouvoir, si besoin est, épaulée après les élections, par les... Palatine et autres Sith des partis parasites et européistes. Trop vite, trop loin !

Les incendies du jour ont déjà fait leurs premiers morts d’après les reportages. La peur, la mort, l’État d’urgence pérennant sans Constitution et les illusions... de Gauche comme de droite si l’on considère le témoignage d’Anna. Grèce, temps de chien.

La partie du jeu se termine. La prochaine partie sera encore plus dure mais cette fois-ci, elle le sera pour tout le monde. Les Italiens, les Espagnols, les Portugais, les Français... voire les Allemands, c’est à dire tous les autres peuples de la “monnaie européenne” en savent quelque chose désormais. 

Grèce, temps de chien, 2015
 
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