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 VIDEO- Mémoire d’un saccage : Argentine, le hold-up du siècle

Suite de la plongée dans l’archéologie du pillage néolibéral. Avant la Grèce -voir Catastroika, notre séance de la semaine dernière- l’Argentine.


En décembre 2001, alors que le pays était à feu et à sang à cause de l’effondrement terminal de son économie dollarisée, le président du Fond Monétaire International (FMI), le futur président allemand Horst Köhler déclarait « l’Argentine doit souffrir ».


Et pourtant, les mêmes qui refusaient de venir en aide à l’Argentine et enfonçaient une grande partie de sa population dans la misère étaient les mêmes qui vantaient quelques années auparavant les « réformes structurelles » et les ajustements consentis par le gouvernement néolibéral de Carlos Menem. L’Argentine, « meilleur élève du FMI », avait privatisé tout ce qui pouvait l’être, mettant tous les secteurs rentables de son économie entre les mains des grands groupes capitalistes transnationaux : l’électricité, le pétrole, les ressources minières, le gaz, le téléphone.

Le réseau ferré, le plus développé de toute l’Amérique Latine disparut du jour au lendemain. Le train, c’est pas rentable. Autant confier les transports à des compagnies privées de cars (la loi Macron prévoit aussi ça). Ces privatisations s’étaient faits dans une orgie de corruption à ciel ouvert, au point qu’un des responsables « syndicaux » du ménemisme en était arrivé à promettre des miracles « si nous arrêtons de voler pendant deux ans ». Enfin, l’alignement forcé du peso argentin sur le dollar avait fini de placer le pays dans une orbite de dépendance.


Ce documentaire de Pino Solanas, réalisateur historique de L‘heure des brasiers, revient sur le processus de pillage qui aboutit à l’effondrement de 2001, une fois qu’il n’y avait plus rien à gratter. Fondé sur une grosse somme d’images d’archives, il illustre jusqu’à l’absurde la vente à la découpe du pays, la paupérisation accélérée de la majorité de la population et le gavage des agents locaux de la mise en coupe réglé de ce qui avait été un des pays les plus riches et les moins inégalitaires de l’Amérique Latine.

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