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Massacre d'étudiants au Mexique : où est l'indignation occidentale ?

 

Rouge Cerise n'a pas la prétention de remplacer la presse d'opinion. Mais lorsque l'immense majorité des médias restent silencieux (qui ne dit mot consent), lorsque monsieur Bernard-Henri Lévy et quelques célèbres défenseurs à géométrie variable des droits de l'Homme se murent dans un silence de plomb, il faut bien que d'autres se dressent contre l'ignoble. C'est pourquoi nous reproduisons ici le coup de colère de Jean Ortiz, maître de Conférence à l'Université de Pau, spécialiste reconnu de l'Amérique latine et de Cuba, antifasciste militant, comme son père, républicain espagnol qui s'engagea dans la Résistance dans l'Aveyron.
Rouge Cerise
MASSACRE D’ÉTUDIANTS AU MEXIQUE
 
57 jeunes normaliens « disparus »
 
article de L'Humanité.fr
VV
Capture d’écran 2014-10-09 à 05.53.55
 
 
Le 26 septembre 2014, la police mexicaine, les groupes paramilitaires et les sbires des cartels, se sont livrés à la chasse à l’étudiant, au  « normalien ». Ils ont tiré pour tuer, puis ont enlevé des dizaines de normaliens de l’École normale rurale Raul Isidro Burgos, « municipio » de Tixtla (Guerrero). Huit morts et 57 jeunes « disparus » depuis. 
 Cela se passe à Iguala, dans l’État, aux traditions rebelles, de Guerrero. 
 
Après avoir réalisé une collecte publique afin de financer leurs études et manifesté contre la pauvreté des moyens attribués à l’enseignement, les « normaliens » se dirigeaient en bus vers Chilpancingo, capitale de l’État du Guerrero. Les témoins racontent des scènes qui rappellent le carnage de Tlatelolco, la Place des trois cultures à Mexico, en 1968. Des véhicules policiers, et d’autres banalisés, ont emporté des dizaines de jeunes vers une destination inconnue. Depuis le 26 septembre, 57 « normaliens » ont ainsi « disparu ».
 
La disparition a été niée puis étouffée, censurée, minimisée, par tous les « grands » médias « droitsdel’hommiens ». Si elle avait été immédiatement dénoncée... Mais ces gens- là ont l’indignation bien trop sélective.
 
L’affaire vient de s’aggraver et sans doute de s’éclairer tragiquement. Dans le sud du Mexique, 6 fosses communes avec 28 corps calcinés, certains déchiquetés, viennent d’être découvertes. Les corps vont être soumis à des tests ADN pour identification... Depuis les faits, le maire de Iguala a étrangement disparu, et les autorités de l’État, du parti gouvernemental, font le gros dos.
 
Le président « priiste » (du Parti révolutionnaire institutionnel, le PRI !), ultralibéral, Peña Nieto (en place depuis décembre 2012) continue, comme son prédécesseur du PAN, de plonger le pays dans la violence (80 000 morts depuis 2006), la « guerre » contre les « narcos », la corruption et la répression qui cible les syndicalistes, les militants sociaux, les communautés indiennes, les intellectuels progressistes, les élus honnêtes, les paysans, les zapatistes... Où sont les promesses électorales ? PRI-PAN (mêmes fraudes électorales) : le sang des « chingados », de « ceux d’en bas », coule.
 
Cela se passe au Mexique, à Iguala, à une centaine de kilomètres du bronze-cul international étoilé d’Acapulco. Pas au Venezuela. 
Dommage pour les médias !
Jean Ortiz
 
Capture-d-ecran-2014-10-09-a-06.07.42.pngSite du Parti Communiste du Mexique:link
 
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