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Ces coupes dans les budgets des hôpitaux qui vont faire mal!
Ces coupes dans les budgets des hôpitaux qui vont faire mal!

EXCLUSIF Marisol Touraine a présenté, à huis clos, les 3 milliards d’économies prévues. Quelque 860 millions proviennent de la "maîtrise de la masse salariale", soit l’équivalent de 22.000 postes.

Ces coupes dans les budgets des hôpitaux qui vont faire mal!

En pleine épidémie de grippe, cela ferait désordre. En visite aux urgences de l’hôpital La Pitié Salpêtrière à Paris vendredi 27 février, Manuel Valls et Marisol Touraine se sont auto-congratulés d’avoir réagi "avec détermination" et "au bon moment" face au pic de la maladie.

En revanche, le Premier ministre et la ministre de la Santé n’ont pas dit mot sur les économies prévues dans les budgets des hôpitaux d’ici à 2017. Depuis quelques semaines, le gouvernement dispose pourtant du plan détaillé des 10 milliards d’économies sur les dépenses de santé annoncé il y a presqu’un an.

Facture détaillée

Le 2 février, lors d’une réunion à huit clos avenue Duquesne, Marisol Touraine a présenté les efforts demandés aux hôpitaux à quelques hauts fonctionnaires. D’après un document du ministère de la Santé, que Challenges Soir s’est procuré, la facture s’élève au bas mot à 3 milliards sur 3 ans.

Ces coupes dans les budgets des hôpitaux qui vont faire mal!

La mutualisation des achats des hôpitaux et l’obtention de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs doivent dégager 1,2 milliard. Les baisses de prix des médicaments et des dispositifs médicaux les plus coûteux rapporteraient 350 millions et les synergies liées aux rapprochements entre hôpitaux voisins quelque 450 millions.

Plus sensible, le développement de la chirurgie dite "ambulatoire", sans nuit à l’hôpital, doit générer 400 millions et la réduction des durées d’hospitalisation 600 millions. Le ministère affiche un objectif ambitieux de 57% d’opérations effectuées en ambulatoire en 2017, contre 43 % aujourd’hui, et estime à 15.000 le nombre de "réhospitalisations" qui pourraient être évitées.

"Le sujet est explosif, confie un connaisseur du dossier, puisque ces gains reposent majoritairement sur la réduction des dépenses de personnel". Le ministère de la Santé table sur une "maîtrise de la masse salariale" de l’ordre de 860 millions soit l’équivalent de 22.000 postes et 2% des effectifs de la fonction publique hospitalière.

Médecins surveillés

Les médecins des hôpitaux seront mis à contribution sur d’autres postes budgétaires. Comme leurs collègues libéraux, ils devront prescrire de plus en plus de médicaments génériques et limiter les examens redondants. Les enjeux ne sont pas minces. L’amélioration de la pertinence des soins doit permettre d’économiser 3,1 milliards sur l’ensemble des dépenses de santé et la montée en puissance des génériques et biosimilaires 1,3 milliard. Le reste des efforts concerne les établissements médico-sociaux (500 millions), les baisses de prix des médicaments (1,6 milliard) et les gains sur les dispositifs médicaux et prothèses (250 millions). Autant de mesures délicates à annoncer au lendemain de la plus forte grippe à l’œuvre depuis 5 ans.

Contacté, le cabinet de Marisol Touraine n’a pas souhaité répondre aux questions de "Challenges".

Laurent Fargues pour ChallengeSoir

 

Ruptures de stocks de médicaments vitaux : un député s'inquiète...

 

M. Jean-Pierre Blazy attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les nombreuses pénuries de médicaments vitaux dans les pharmacies. Selon l'agence nationale de sécurité du médicament, le nombre de ruptures de stocks de médicaments vitaux ou ceux pour lesquels il existe une forte perte de chance pour les patients a bondi de 44 en 2008 à 324 en 2013. Alors qu'un comité de suivi a été mis en place en 2010 pour tenter de régler le problème, celui-ci s'accroît. Il semblerait que les délocalisations des industries pharmaceutiques dans des pays à bas coûts de production soient responsables des pénuries en raison des problèmes d'approvisionnement, de qualité ou de traçabilité mais aussi de la plus grande facilité qu'ont les laboratoires à abandonner la production de certains produits moins rentables. Les autorités ont pourtant des moyens de pression sur les laboratoires à travers les prix fixés ou le remboursement consenti. Certes, la prochaine loi de santé prévoit que les laboratoires publient une liste de médicaments d'intérêt thérapeutique majeur sur des critères définis par décret, que les grossistes devront avoir satisfait la demande nationale avant d'exporter ces produits indispensables et que les fabricants devront établir des plans de gestion et de pénurie. Mais le Leem, qui représente les entreprises du médicament, indique lui-même que le problème de pénurie ne pourra pas être réglé avec un dispositif législatif. Il aimerait donc savoir ce qu'elle pense de l'idée évoquée par le précédent ministre de l'économie de relocaliser des usines de production de médicaments en France pour mettre fin aux pénuries et comment le Gouvernement pourrait-il encourager cette évolution.

 

 

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